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LÉglise de Vaux-lès-Mouzon

Le Cercle Historique et Artistique Yvoisien a organisé les 17, 24 et 31 août 2012 une visite guidée de l'église Saint Sébastien de Vaux-Lès-Mouzon qui fait partie de la paroisse de Saint-Géry en Yvois.

Grâce à la documentation fournie par les organisateurs que nous remercions vivement, il a été possible de réaliser ce dossier.

 Dans ce dossier, nous vous présentons cette belle petite église récemment rénovée.

Intro :
 

Perché sur les Côtes de Meuse, entre Meuse et Chiers, ce petit village du canton de Mouzon, situé entre les communes de Mouzon et Carignan, apparaît comme un beau site pour carte-postale.

Le territoire communal, d'une surface de 764 hectares, est composé d'environ 140 hectares de forêts dont 72 hectares de bois communaux. 
Le reste du territoire est surtout couvert de pâturages naturels et de quelques cultures de colza, maïs fourrager...

Le village est de type lorrain, "village rue" et ne possède que rarement d'écarts (pas de mitage). Pourtant un écart "Sart" situé dans une clairière (comme son nom l'indique) est un ancien château de défense, qui fut rattaché à la commune de Vaux au XIXème siècle. Un deuxième a été construit après la dernière guerre dans la prairie près de Carignan, dénommé "La Rosière".

Le relief est également de type lorrain : paysage de collines coupées de vallées et de nombreux ruisseaux, et non pas ardennais malgré son appartenance à ce département. Contrairement à l'Ardenne toute proche, beaucoup plus accidentée et constituée de schiste ardoisier, le sol est ici calcaire.
L'altitude de la commune au niveau de la vallée de la rivière de Chiers est d'environ 150 mètres, celui du village de 250 mètres et celui du plateau de 350 mètres.

La population compte à peu près 90 habitants.    (sources : site internet de la commune)

Historique :  (textes émanant du Cercle Historique Yvoisien, et remis lors de la visite de cette église)

Selon la tradition, le village aurait été situé précédemment dans le fond du vallon (comme son nom le fait supposer) là où l'on trouve de l'eau à profusion et aurait été brûlé par les Espagnols en 1542. La paroisse existe depuis au moins l'an 900. Elle est citée dans les paroisses de doyenné d'Yvois dans l'acte de division en archidiaconés de l'archevêque de Trèves, Rodbod. Une église existe probablement depuis cette date. En 1153 encore une charte donnée par Hillin, archevêque de Trèves cite le village de Vaux concernant une donation faite à l'abbaye d'Orval. L'église de « Vallibus » est encore citée en 1304 et encore la cure de « Vaulx » en 1531.

Où se trouvait cette église ?

Sa construction ou reconstruction à l'emplacement actuel (sur un éperon - le seul Vaux situé ainsi) se situe vers 1560. L'existence de cette église est attestée par un cadran solaire daté 16xx, scellé dans l'angle sud-est de la nef à l'extérieur de l'église actuelle. (Côté place)

 Sur un dessin de 1564, en rapport avec le traité de limite des terres entre les rois de France et d'Espagne, (traité de Stenay) on peut voir à « Vaulx » une église munie d'un petit clocher pointu dressé sur la nef côté sud.

En 1628, un rapport de visite des paroisses du doyenné d'Yvois précise :

    "[...] Vaux vers l'heure des vêpres, le R.P. Hardignies et Monsieur l'auxiliaire visitent personnellement les lieux: la nef est démolie. Il y a 2 autels consacrés.

    Le visiteur ordonne que l'on construise des chaires de confession et de prédication; que les dîmes affectées aux réfections de la nef soient saisies, [...] que les biens de l'église ne soient pas employés au profit de la commune; [...]

L'église est agrandie ou reconstruite dans l'état où elle est actuellement en 1760.

Il n'y a pas encore de tour car le cimetière est toujours situé autour de l'église. L'entrée devait se faire auparavant par des portes latérales au fond de la nef. Voir les traces sur les murs extérieurs et les sculptures au dessus.


Sculpture au-dessus de l'ancienne porte d'entrée de l'église

 

En 1761 est construit un clocher par Robert Lamorlette moyennant 750 livres. (probablement sur le sud de la nef).

En 1761 également, J.B. Louis de Mouzon construit 42 bancs, moyennant la somme de 294 livres.

Le mercredi 24 août 1763 a lieu la consécration de cette église par Monseigneur Jean Nicolas de Hontheim, évêque suffragant de Monseigneur Jean Philippe de Walendorf, archevêque et prince-électeur de Trèves.

En 1769 on installe une cloche.

L'église est mal entretenue, si bien qu'en mai 1787 à la suite de la visite de Monseigneur Jean-Marie Cuchot d'Herbain, suffragant de l'archevêque de Trèves, il est ordonné de :

    - placer aux frais de qui il appartient une balustrade sous le cintre à l'entrée du choeur pour servir de banc de communiants.

    - donner une nouvelle couleur au tabernacle et au devant de l'autel.

    - fournir pour les trois autels des tabelles de 'canons neuves et un tapis pour couvrir les fonts baptismaux.

    - voulons que l'on fasse réparer la station ou chapelle érigée en l'honneur de la Sainte Vierge à l'entrée du village ou qu'elle soit démolie. (?)

    - on fera réparer le mur du devant de l'église gâté par l'humidité.
     

En 1828 : un chemin de croix est érigé autorisé par "Jean-Baptiste-Marie-Anne-Antoine de Latil, Cardinal Prêtre de la Sainte Église Romaine par la Miséricorde Divine et la Grâce du Saint-Siège Apostolique, Archevêque de Reims, du même Saint Siège Légat-né, Primat de la Gaule Belgique, Duc et Pair de France, Commandeur de l'Ordre Royal du Saint-Esprit, etc.."

En 1835 : le cimetière autour de l'église est transféré entre le chemin d'Euilly et celui de Carignan.

En 1855 : La tour actuelle est construite à l'emplacement du cimetière. (le clocher de 1761 sur la nef a donc disparu ou a été démoli). Le volume de la charpente et de la couverture est sous proportionné par rapport à celui de la tour en maçonnerie: la tradition dit que le manque de moyens financiers n'a pas permis la réalisation d'une toiture plus élancée envisagée.

 En 1860 : Nouvelle érection d'un chemin de croix autorisé par « Thomas-Marie-Joseph de la Ste. Egl. Rom. titulaire de Saint Calixte, Cardinal Prêtre GOUSSET par la Miséricorde Divine et la Grâce du Saint-Siège, Archevêque de Reims, etc, »
C'est probablement le chemin de croix actuel.

En 1864 : Une nouvelle cloche est bénie, "la.plus belle du canton" parait-il.

Vers 1880 : Construction de la chaire à prêcher, de l'autel principal et du dallage central de la nef, sous l'impulsion de l'abbé Gabriel.

En 1916 : La cloche est enlevée par les Allemands pour la fondre pour les besoins de leur effort de guerre contre les armées alliées.

 

En 1921, un nouveau mécanisme de l'horloge est installé dans la tour.


En 1925, Baptême de la cloche actuelle:

 

 

"Baptisée en 1925 à Vaux lès Mouzon

J'ai pour parrain
Lucien Jonet adjoint au maire

et  pour marraine Jeanne Harmand,
 épouse de Marcel Pierrard

Alfred  Didierjean étant curé

et Sidore Labbé étant maire

 

 

Je suis la voix de Dieu

Je chante la joie et la douleur

Je me nomme

JEANNE LUCIENNE

Je remplace mon aînée la plus belle du canton

enlevée par les Allemands en 1917".

 

 

En mai-juin 1940 : L'église reçoit deux obus sur la face sud-est, tirés par l'artillerie française. L'un tombe juste sur l'endroit où se trouve la plaque comportant les noms des victimes de la guerre de 1914-1918. La tour est sérieusement marquée par les éclats des obus tombés sur l'ancienne école des filles.

(le pignon de ce bâtiment  a protégé la tour, sa pente est visible sur la tour).

 

1955 : Pose des vitraux actuels, par Gross, pour 502.452 francs, (dommage de guerre) représentant la vie de St. Sébastien; rien n'a été conservé des anciens sur l'un desquels on pouvait voir un village en flammes en arrière plan et des soldats espagnols en avant plan. (voir 1542)

1959 : La Direction Départementale classe une Vierge à l'Enfant, en bois peint du XVIIIe siècle, de Vaux-lès-Mouzon, saisie sur un antiquaire qui tentait de les faire passer en Belgique.

La sacristie construite à une date indéterminée a été rapportée au bâtiment ancien, occultant partiellement un des vitraux du choeur. Sa démolition exécutée en 2007 a rendu à l'édifice son aspect originel.

L'état de cet édifice nécessitait une importante rénovation.

Aujourd'hui, c'est une trop vaste église pour quatre-vingt-dix habitants. (100 feux en 1789).
C'est
probablement la plus grande église de village de la région (excepté Avioth) et sa restauration s'est révélée très onéreuse. Avec l'aide de l'Etat, de la région, du département et des fonds propres de la commune, cette rénovation est à présent terminée.

La paroisse de Vaux-Lès-Mouzon fêtera en 2013 le 250° anniversaire de la consécration de cette église.

Saluons l'action du maire de la commune qui a su, malgré les nombreuses difficultés, concrétiser son projet de rénovation avec la réussite que l'on sait.

Remercions-le pour ses efforts en faveur de la défense du patrimoine.

la visite en images, page suivante, cliquez sur la flèche

    


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