Les Amis du Patrimoine de MOUZON

MOUZON est une ville très ancienne car située à un carrefour de deux voies de communication

- la Meuse, fleuve qui permettait de relier les Pays Bataves (actuellement les Pays-Bas) à Verdun,
- la voie antique Gauloise puis Gallo-romaine qui reliait Reims, capitale des Rêmes, à Trèves, capitale des Trévires, deux peuplades gauloises.

Vers 496, baptême de Clovis à Reims. Pour remercier l'archevêque de Reims, St. Rémi, qui l'a baptisé, Clovis lui donne le " pagus " de Mouzon (à peu près l'équivalent aujourd'hui du canton).

Vers 800, Charlemagne, empereur, qui a un château à Attigny (Ardennes) et un relais de chasse à Douzy (7 km de Mouzon) vient chasser le bison dans les forêts ardennaises (des bisons ont été réintroduits dans les Ardennes dans le parc de Belval).

En 843, les petits-fils de Charlemagne se partagent son empire, Mouzon, sur la Meuse, est frontière entre d'une part, la part de Lothaire qui deviendra ultérieurement l'empire germanique, et d'autre part celle de Charles le Chauve qui deviendra la France.

En 971, l'archevêque de Reims fonde l'abbaye de moines bénédictins qui resteront jusqu'à la Révolution Française de 1789. Les moines s'installent et pendant plusieurs siècles, ils cultivent les terres données par l'archevêque et les seigneurs des environs, exploitent les rivières et les moulins, défrichent les forêts, construisent une première église qui brûle en 1212 avec la moitié de la ville (à cette époque les maisons sont en bois et très proches les unes des autres). Ils reconstruisent l'église telle qu'on la voit aujourd'hui, dans un pur style gothique (classée Monument Historique dès le XIX° siècle).

La ville (frontière de la France) est fortifiée, mais la guerre de Cent Ans contre les Anglais fait des ravages dans la région. En 1379, le Roi de France Charles V fait un échange avec l'archevêque de Reims, et prend possession de Mouzon afin de pouvoir mieux fortifier la ville et surveiller la frontière. Mouzon est en effet au Moyen-Age une ville importante (la seconde du diocèse après Reims) à l'est du royaume (la Principauté de Sedan et celle d'Arches - future Charleville - ne sont pas françaises, elles ne le deviendront qu'au milieu du XVII° siècle)