Une famille de créateurs: Les SOMMER (3/3) 3- Les trois générations Sommer. (suite) La plaquette du cinquantenaire indique également les aménagements sociaux dont bénéficie le personnel. En effet pour Roger Sommer pas de bon travail sans une bonne main-d’œuvre ... il fait bâtir les maisons nécessaires au directeur, ingénieurs, contremaîtres, ouvriers qui habitent une gentille demeure dont le jardin donnera au ménage les légumes nécessaires. Le 10 mai 1940, les avions allemands bombardent Mouzon. Quelques jours plus tard, les mouzonnais évacuent la ville. Vers le mois d'août, les ouvriers de Mr. Sommer furent rappelés pour remettre l'usine en marche. En 1942, les occupants menacent les entreprises françaises de fermeture si elles ne fournissent pas un contingent de main--d’oeuvre (c'est le S.T.O. : Service du Travail Obligatoire). Ce fut le cas pour l'entreprise Sommer (10). Dés 1939, Roger Sommer choisit de lutter en ouvrant à Angers une usine où l'on construisit des ailerons pour les chasseurs et les bombardiers dont on s'était aperçu, trop tard, qu'ils étaient trop peu nombreux (6). Pierre
Sommer est fait prisonnier; à son retour, il rentre à
Mouzon. Fin 1941, François Sommer remet progressivement en
fonctionnement l'usine de feutre et similicuir. En 1943, les menaces
de fermeture de l'usine le décident à rejoindre le
Général de Gaulle. Il participera au débarquement
en Normandie en juin 1944. Il reprend la direction des usines Sommer
dès 1946.
En 1947
(Fig. 10), Roger Sommer s'associe avec ses fils pour créer
la S.A.R.L. « Roger Sommer et ses fils » qui s'attachera
désormais à étudier la reconversion de ses
fabrications traditionnelles. En 1953, cette S.A.R.L. est transformée
en société anonyme « Sommer S.A. » dont
le Président Directeur Général est François
Sommer. Cette date marque le début effectif de la reconversion.
La naissance du « Tapiflex » (revêtement de sols
plastique constitué d'une enduction vinylique sur un feutre
jute aiguilleté armé d'une toile) et en 1959 celle
du « Tapisom » (premier revêtement de sols aiguilletés
100% synthétique) entraîne l'entreprise au premier
rang des producteurs de revêtements de sols (fig. 11).
4- L'après Sommer. Sommer est devenue une société gérée par des financiers (mal nécessaire de cette fin du XX° siècle), et non plus par des industriels (passionnés de techniques mises au service de l'humain). Le site de Mouzon, deux fois centenaires, y a perdu une partie de son âme. Quelques années plus tard, la fusion avec Balamundi puis avec Dalami a fait de cette holding un groupe international aux multiples ramifications étendues sur tous les continents. L'« essaimage » a été favorisé et les sociétés: Ardenca, Ardenplast, ACTM, SATI seront créées. En 1985, une des usines, spécialisée dans les revêtements aiguilletés textiles pour l'automobile, a été construite à Mouzon dans la zone industrielle. En 1991, le département feutre, c'est-à-dire l'usine de Mouzon du centre-ville et son réseau de ventes, a été séparé du groupe Sommer-Allibert, et deviendra «Le Feutre».
Aujourd'hui, plus aucune usine ni société de Mouzon ne porte le nom « Sommer », mais l'ensemble des usines et ateliers issus de ce groupe emploient près de 500 salariés. N.B.- Une exposition « La saga des Sommer, 2° partie, 1920-1960 » a eu lieu au Musée du Feutre à Mouzon, du 1er juillet au 31 octobre 2005. Vous êtes ici page 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 |
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